AMIS DU BENIN EN RHONE -ALPES

histoire du benin


Histoire du Benin présentée par le Professeur Emmanuel de Souza





    Ancienne colonie française , le DAHOMEY , rebaptisé le BENIN le 30 septembre 1975 , devint dès le XVIème siècle le pays qui , de toute l’Afrique noire , représentait pour le vieux monde l’exotisme le plus raffiné , les mœurs les plus extravagantes , la hiérarchie sociale la plus élaborée .

  Cette hiérarchie sociale était liée à l’organisation administrative et politique du royaume Fon d’ABOMEY qui était le plus puissant et qui règna sur tout le territoire .  En 1818 , le Dahomey , limité au nord par le pays MAHI , à l’ouest par les plaines de la VOLTA et les confins du pays ASHANTI , et à l’est par les rivières et les lagunes du pays EGBA qui débouchaient sur la cité voisine et concurrente de LAGOS , n’avait guère varié depuis que , un siècle auparavant , par la conquête du royaume côtier de OUIDAH , le grand roi AGADJA ( 1708-1740 ) avait jeté les bases de la vocation atlantique et de l’avenir négrier du pays Fon . C’est durant le long règne du roi GEZO ( 1818-1858 ) que le royaume Fon s’affirma . L’habileté et le sens politique de GEZO , dont la figure domine incontestablement le siècle , allaient déterminer une reprise sans précédent d’expansion et de prospérité . Le roi GEZO sut imposer l’indépendance de son pays , le triomphe du pouvoir monarchique à base territoriale sur des forces centrifuges des chefs lignagers traditionnels et le renouveau de la vie économique par l’innovation déterminante du commerce de l’huile de palme , appelé à pallier au déclin de la traite dans la deuxième moitié du siècle . Pour exercer le pouvoir , le roi était entouré d’un corps de fonctionnaires royaux qu’il choisissait en principe librement ; en fait , il s’agissait d’une sorte d’oligarchie bureaucratique quasi héréditaire , mais aussi étroitement dépendante puisque , à la mort  d’un dignitaire , la succession revenait automatiquement au roi , qui remettait à un autre privilégié de son choix les insignes relevant de son grade . Les deux principaux personnages de l’ETAT , constamment à ses côtés , étaient le migan et le mehu . Le migan , ministre de la droite du roi , commandant l’aile droite de l’armée , percevait les impôts dans le nord du pays et faisait office de ministre de la justice et d’exécuteur des hautes œuvres . Le mehu , ministre de la gauche du roi , commandait l’aile gauche de l’armée et percevait les impôts de la moitié sud du pays d’où sa haute main sur la marine et le commerce . Hors de la Capitale , le pouvoir était délégué à trois dignitaires principaux : le yovogan de OUIDAH ou Chef des Blancs qui officiait en liaison avec le « cha-Cha » Francisco Félix de SOUZA ; l’Aplogan , gardien des tombes royales d’Allada , berceau des dynasties et de Porto-Novo ; le Fiogba gouverneur de la province d’Agony ( entre le zou et Ouémé ) ; Le principe d’équilibre  régissait le système tout entier et le roi en était le centre et le garant . Il assurait l’unité de l’ensemble ainsi que l’exprime si clairement sa devise dans le langage à la fois poétique et imagé de la tradition fon : «  Si tous les Dahoméens venaient boucher de leurs doigts chacun des trous de la jarre percée , l’eau ne s’écoulerait pas » . Cette organisation politique du royaume fit du roi GEZO le bâtisseur de la Nation dahoméenne . A l’extérieur , non seulement il affirma l’indépendance du Dahomey vis-à-vis d’OYO mais sut en défendre l’intégrité face aux ambitions européennes en jouant avec habileté des rivalités des grandes puissances . A l’intérieur , il établit un pouvoir fort et fonda la richesse fon sur des bases économiques nouvelles adaptées au nouveau contexte mondial . Tout au long de son règne , il a manifesté sa volonté constante d’innover , même si finalement , compte tenu de la disproportion des forces en présence , son souci même d’adaptation au contexte extraordinairement mouvant de l’Afrique d’alors devait conduire , inéluctablement à l’intégration précoloniale de son royaume au système d’exploitation de l’impérialisme occidental . Ainsi ,  en 1867 , à l’issue de nombreux pourparlers diplomatiques , les Français et le nouveau roi d’Abomey GLELE avaient pris des engagements réciproques : les Français devaient payer des droits de douane proportionnels à la marchandise française débarquée sur le territoire dahoméen ;  le roi d’Abomey devait réprimer toute fraude au préjudice des Français , maintenir l’égalité des droits de douane pour les autres sujets européens  , protéger la vie des missionnaires et des commerçants français  . Ces engagements furent convertis en1868 en un traité signé en présence du « yovogan » Dagba de CHODATON .

    A la mort du roi GLELE en 1868 , son successeur BEHANZIN refusa de ratifier le traité et exigea la restitution de COTONOU .. S’appuyant sur l’attitude du roi à l’égard des Français , les notables de OUIDAH  avec le soutien de Francisco de SOUZA se saisirent des français missionnaires et commerçants et les emmenèrent , enchaînés , à Abomey où leur captivité dura près de trois mois . La France intervint pour délivrer ses sujets . Une trève fut signée en 1890 pour de nouveaux engagements du roi à respecter . Cette trève dura deux ans . En effet en 1892 , BEHANZIN se mit à manquer à ses engagements et les hostilités reprirent . Le colonel DODDS reçut la direction des opérations et après de longs et pénibles combats , après des tueries atroces de part et d’autre , le colonel DODDS couronna sa mission par la prise d’Abomey le 17 novembre 1892 . La suprématie des rois Fon prit ainsi fin et commença alors l’ère du régime colonial . Ce fut l’époque de la construction des routes et des ponts , des huileries et des fermes expérimentales pour des produits susceptibles d’être exportés . Ce fut aussi l’époque d’une scolarisation , des lourds  impôts , de l’effort de guerre , des régiments africains défendant sur tous les fronts la cause de la France ; Enfin ce fut l’époque de l’apprentissage d’une langue commune : le français .

     Jusqu’en 1945 , le DAHOMEY fut dirigé par quelques hauts fonctionnaires français assistés de notables . Mais en 1946 avec la Constitution de la IVème République le régime colonial se transforme : l’UNION  FRANCAISE est créée et chaque territoire devait envoyer un représentant à l’Assemblée métropolitaine  . Ce fut le commencement de le naissance de la vie politique . En 1957 , avec la LOI CADRE , le CONSEIL GENERAL  devient ASSEMBLEE territoriale et un CONSEIL de gouvernement est désigné . Le 4 décembre 1958 , le DAHOMEY acquiert au sein de la COMMUNAUTE le statut de République à régime d’autonomie interne c’est-à-dire avec la possibilité d’accéder à l’Indépendance . Celle-ci  intervint deux ans plus tard : le Ier Août 1960 . Le premier Président de la jeune république dahoméenne fut : HUBERT MAGA .





Article ajouté le 2007-10-30 , consulté 61 fois





19/05/2008
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